Pourquoi j'écris au féminin neutre
- melisarachelle
- 2 juin
- 2 min de lecture
L’invisibilité des êtres féminins, dès lors qu’un être ou objet masculin est présent, dans la langue française a toujours été un non-sens pour moi. Ces dernières années énormément de personnes se sont penchées sur la question et ont commencé à mettre au point des façons de rendre les femmes à nouveau (car il n’en a pas toujours été ainsi) visibles dans le langage, même en présence d’un individu masculin. J’ai suivi leurs exemples : je m’interroge et je tente quelque chose. Les solutions de l’écriture inclusive ne sont pas parfaites, rien ne l’est, mais surtout elles gênent souvent la lecture. Bien que je sois absolument pour son application en l’absence d’autre solution - il vaut mieux une lecture un peu ralentie qu’un féminin invisible – je choisis une autre solution. La quasi-totalité des ouvrages étant écrits au masculin neutre (!), je vais utiliser ici le féminin neutre. Oh que cette perspective m’enchante ! Tant que l’inverse existera, le féminin neutre représentera un rééquilibrage. Et si ça devenait même la solution globale à long terme ? Que les hommes écrivent au masculin neutre et les femmes au féminin neutre. Et que l’on garde les « iels » et « elleux » à celleux qui ne veulent être ni femme ni homme ou les deux à la fois. De cette manière tout le monde est visible et la lecture n’en est pas gênée (une fois qu’on est habituée).
Les mots ont toujours eu une résonnance forte en moi. L’étude des langues m’a rendue sensible à la psychologie particulière de chaque langue et montré que le langage transmet tout un tas de significations implicites agissant aussi subtilement que surement sur notre perception du monde. L’invisibilité des femmes en est une. Je ne veux plus y participer.
Alors je prends ça comme un jeu (sérieux), une expérimentation.
Comme la neutralité est inscrite en nous en termes masculins, le féminin neutre vous donnera l’impression consciente qu’on ne parle que de femmes… Vous aurez ainsi la perception de ce que votre inconscient entend dans le masculin neutre : on ne parle que d’hommes. J’espère que vous aurez, avec moi, le courage que demande toujours le changement. Changer nos réflexes est toujours couteux au départ et j’espère que ce surcoût d’énergie vous permettra quand même d’apprécier mes écrits, dans lesquels je mets tout mon cœur.

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