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Aimes-toi je te dis !Ou la tyrannie du développement personnel

Dernière mise à jour : 29 janv.

« Quand tu t’aimeras tu trouveras l’amour. »
« Comment veux-tu être aimée si tu ne t’aimes déjà pas toi-même?! »
 
Ca vous ai déjà arrivé d’avoir envie d’envoyer bouler la personne qui vous sort ce genre de phrase ? Moi oui, souvent. Mais pourquoi donc? Parce que : « j’y arriiive pas bordel !! ».
On peut toutes être tentées de prêcher ce genre de phrases toutes faites, sur un ton dégoulinant de bonnes intentions… celles dont l’enfer est pavée-  tant qu'on n'a pas fait le chemin. Car celle qui a fait le chemin du véritable amour de soi sait à quel point il est ardu, à quel point il peut nous laisser impuissantes devant une montagne bien trop difficile à franchir, à quel point il ne suffit pas de le vouloir, et à quel point il prend du temps! Elle connait la violence ressentie face à ces injonctions simplistes lorsqu’elles sont reçues dans un espace de non-amour de soi qui nous dépasse. Que font-elles alors, ces belles phrases, à part nous faire nous sentir encore plus nulles ? Bah oui, tout à coup je ne suis plus seulement nulle de ne pas réussir à être aimée, en plus, je suis nulle de ne même pas réussir à m’aimer moi-même… Vraiment, il n’y a plus rien à faire pour moi !
Asséner à quelqu’une (ou à nous-même) qui souffre « t’as qu’à t’aimer » ou toute autre formule mieux enrobée de soit-disant bienveillance, est l’exemple même du non-amour. Car qu’est-ce que l’amour ? C’est l’accueil de ce qui est. Lorsque je suis dans mes abîmes de non-amour, de quoi ai-je besoin ? D'accueil, là où je suis. Pas là où je devrais être dans le meilleur des mondes des apôtres du développement personnel. Là où je suis vraiment. Dans ma réalité présente. C’est là que j’ai besoin d’être aimée. Là que j’ai besoin de m'aimer, de m'accueillir. Le premier acte d’amour de moi est d’accueillir avec douceur ces espaces où je me déteste, où je me critique, où je me rejette. Le premier acte de non-amour est de me mettre une pression à être ailleurs, à être autre chose que ce que je suis en cet instant.
Entendre toute l’ampleur de ma détestation de moi-même et consoler cette part de moi qui souffre tant de se rejeter elle-même. L’écouter, la choyer, la laisser pleurer sur mon épaule, et lui murmurer « oui, je comprends », sont des actes d’amour de moi.
Alors, pour éviter la confusion, plutôt que de vouloir absolument s'aimer, si on s'accueillait, si on s'écoutait, exactement telle que nous sommes, là, maintenant ?
 
Comment vous êtes, vous, là maintenant ?



 
 
 
 

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